Gabon : Coup d’État ou Scénario Calculé ? Regards Croisés sur la Situation
Libreville, 31 aout 2023 (Lomé Actu) – Dans un scénario politique déjà complexe, le Gabon est plongé dans une confusion renforcée par des allégations surprenantes et des événements aux contours de plus en plus mystérieux.
Le coup d’État du 30 aout qui a renversé le pouvoir d’Ali Bongo, a été accompagné de doutes persistants quant à ses réelles motivations et acteurs clés.
Au cœur de ces spéculations se trouvent des soupçons de complicité entre le président déchu et le nouvel homme fort du Gabon, Brice Oligui Nguema.
Les relations familiales entre Ali Bongo et Brice Nguemma ont été mises en lumière, évoquant un lien de parenté en tant que cousins, partageant le même grand-père. Cette connexion soulève des interrogations sur la véritable nature du coup d’État.
« Prendre ce qui est à Paul pour remettre à Pierre » : cette notion d’alternance peut laisser présager des enjeux plus complexes derrière les événements en cours étant donné que les populations veulent totalement en finir avec ce régime .
Parmi les aspects qui ont suscité l’incrédulité, la présence présumée d’Ali Bongo au Gabon au moment du coup d’État a été fortement remise en question. L’activiste Kémi Séba a évoqué une localisation différente du président déchu, qui serait au Maroc ; suggérant une planification orchestrée par la France et d’autres acteurs. Cette affirmation ouvre la porte à des scénarios de manipulation politique et de coulisses influentes.
La sortie publique d’Ali Bongo a également été scrutée sous un angle inattendu. Optant pour l’anglais plutôt que le français, langue officielle au Gabon, il a utilisé le slogan « make noise » au lieu de défendre sa victoire aux élections. Ce choix de langage et de message soulève des questions quant à l’audience visée et aux motivations profondes derrière cette déclaration. A qui s’adresse réellement l’ex président ?
Le geste de la fille d’Ali Bongo, Malika Bongo, qui a adressé des félicitations aux putschistes, ajoute un élément supplémentaire de perplexité. Ce soutien inattendu à la transition de pouvoir , meme si certains observateurs peuvent l’assimiler à de l’ironie , soulève des questions sur les affiliations et les calculs politiques en cours.
La réaction de la CEDEAO et de la France, ou plutôt son absence, pose des interrogations sur la cohérence de la politique régionale et internationale. Le contraste avec les condamnations précédentes de coups d’État dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest comme le Niger éveille des soupçons sur des dynamiques cachées.
Dans cet univers de spéculations et de complexités politiques, une question centrale demeure : quel est le but ultime de ces événements tumultueux ? Certains observateurs avancent l’idée d’une tentative de confisquer la victoire de l’opposition, qui aurait prétendument remporté les élections du 26 août au Gabon .
En somme, le tableau qui émerge de ces événements et des révélations qui les accompagnent est complexe et intriguant. Le peuple gabonais est en quête de clarté au milieu de cette toile de machinations, d’alliances inattendues et de réalités enchevêtrées. Une analyse minutieuse et perspicace est essentielle pour discerner la vérité derrière les apparences.
L’opposition incarnée par son candidat Albert Ondo Ossa réclame déjà que le pouvoir lui revienne de droit car elle se considère comme la véritable gagnante des élections . Mais la junte va-t-elle donner suite favorable à cette demande dans un bref délai et éviter de confisquer le pouvoir ? La question reste posée et la situation mérite boutes les attentions dans les jours à suivre .
